WELCOME

Rosicky, l’incroyable transformation

Rosicky, l’incroyable transformation
Il y a quelques jours, Robin van Persie a publié sur son compte Twitter une photo de lui taclé par Tomas Rosicky lors de la finale de la Coupe de l’UEFA 2002 remportée 3-2 à domicile par son Feyenoord Rotterdam face au Borussia Dortmund de l’international tchèque. A l’époque, "RvP" n’avait pas encore 19 ans et avait débuté sur le coté gauche. Il portait le numéro 32 et était ce jeune talent, prometteur, mais qui n’avait encore rien prouvé. Rosicky jouait lui avec le 10. Il avait 21 ans et était déjà surnommé "le petit Mozart" pour sa fantastique technique en mouvement et la manière dont il dirigeait le jeu. Il était à l’époque, bien plus que van Persie, l’un des plus grands espoirs en Europe.


Aujourd’hui, Rosicky a 31 ans. Il y a encore deux mois, on aurait pu écrire que sa carrière à Arsenal, commencée à l’été 2006 et qui semblait arriver à son terme, avait été plus un gâchis qu’autre chose. Elle avait bien commencé avec 37 matchs et 6 buts lors de sa première saison puis 24 matchs et 7 buts lors de la première partie de sa deuxième mais tout s’est gâté après :
une très longue blessure de près de 18 mois à cause d’un tendon capricieux au niveau des ischio-jambiers, entrainant une troisième saison blanche (2008-2009) puis une forme très moyenne après son retour lors de matchs qu’il débute souvent sur le banc. Alors que son contrat expirait en juin 2012, beaucoup d’observateurs et de supporteurs estimaient que la présence du Tchèque chez les Gunners arrivait à sa fin. Il n’était plus le petit Mozart mais plutôt un musicien sans orchestre qui ne créait plus grand-chose et ne se faisait plus vraiment entendre. Il y avait bien quelques passes décisives ou buts ici ou là mais dans l’ensemble, c’était bien trop décevant. Il avait été trop longtemps trop loin de sa meilleure forme.


Et puis, presque par miracle, Tomas Rosicky est redevenu le vrai Tomas Rosicky. Le déclic a eu lieu contre Manchester United le 22 janvier à l’Emirates Stadium. Malgré la défaite (2-1), il profite de l’absence de Mikel Arteta pour produire une grosse performance. C’est sa résurrection. Il est replacé dans l’axe du terrain par Arsène Wenger, qui, jusque là, l’avait trop souvent utilisé sur un coté. L’axe, c’est son champ d’action. C’est là où il aime jouer et où son talent s’exprime le mieux. Evoluer derrière van Persie lui permet de jouer entre les lignes adverses et d’éliminer balle au pied. Il est d’ailleurs l’un des joueurs avec la conduite de balle la plus rapide en Europe. Il crée du mouvement mais surtout, contrairement à Aaron Ramsey qui garde encore trop le ballon, Rosicky joue en une ou deux touches de balle ce qui fluidifie et accélère le jeu d’Arsenal. "Depuis deux mois, il est dans une forme incroyable dans ce rôle de numéro 10. Il a fait beaucoup de bien à l’équipe" analyse d’ailleurs Wenger. Le joueur met lui sa transformation sur le compte de la répétition des matchs. "Par le passé, cela a été difficile pour moi quand je ne jouais que toutes les deux semaines. J’avais besoin d’enchainer les matchs et aujourd’hui j’ai retrouvé le rythme. J’ai eu ma chance et je l’ai prise", se réjouit-il.


Mais plus que le positionnement ou le rythme, il ne faut pas nier qu’il y a aussi une affaire de contrat derrière tout ça. Rosicky s’est remis à jouer à un excellent niveau en plein pendant les négociations pour obtenir un nouveau bail qu’il a d’ailleurs signé il y a peu. Le raccourci est peut-être un peu rapide mais cela a forcément compté. Comme les mots de Robin van Persie, très proche de Rosicky. Le Néerlandais l’a beaucoup encouragé dans les moments difficiles et leur complicité est flagrante sur le terrain. Le fait est qu’Arsenal jour mieux avec Rosicky (et donc sans Ramsey) que sans lui (et donc avec Ramsey) va représenter un vrai casse-tête pour Wenger qui devra choisir entre les deux. "Man of the match" contre Tottenham et l’AC Milan, où il a à chaque fois marqué, le Tchèque devrait une nouvelle fois etre meneur de jeu samedi lors de la rencontre face aux Queens Park Rangers. Le "petit Mozart" est enfin devenu grand mais il a surtout mérité de récupérer son surnom.